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Dans le cadre de la situation actuelle et de la crise que nous traversons dans le secteur du BTP, nous avons souhaité interroger nos partenaires sur le sujet.



Quelles sont vos convictions et stratégies pour une reprise efficace dans le secteur du BTP ?


Il est difficile d’imaginer une reprise sans une mise en danger de chacun, le travail dans sa globalité est tout de même une collaboration entre tous les acteurs, qu’ils soient dans les études, la fabrication et le chantier. Nous demandons toujours aux compagnons d’avoir leurs EPI, qui sont pour leurs sécurités mais pas toujours compatible avec leur travail. Nous allons leur demander un effort supplémentaire sur ces EPI avec un travail « à distance « vis-à-vis de son collègue pour poser une ossature lourde où il faudrait un rapprochement pour être efficace.

Reprendre aujourd’hui c’est aussi se poser la question : est ce que tout le monde est prêt à reprendre et à quelle cadence. Au niveau étude il y a eu un ralentissement, donc un manque d’envoi en fabrication dans les ateliers. Les bons de commande sont encore dans les bannières et les fabricants eux doivent faire face à cette chute brutale de commande. Dans les ateliers, il y a déjà des distances de sécurité entre les machines et les opérateurs. Maintenant le transfert de pièce d’un atelier à l’autre doit il nécessiter un nettoyage qui demandera un temps supplémentaire de fabrication ? Enfin la livraison sur chantier sera-t-elle là pour que nous compagnons aient de quoi travailler.

Une équipe de deux est la base pour la sécurité de l’un et l’autre, mais aussi dans la répartition des tâches. Ceci amène la question comment vont il s’assurer l’un l’autre et s’entraider dans leurs tâches du quotidien.

Nous travaillons sur des projets d’intérêt public, mais la santé de chacun qu’en est-il ? reprendre oui, en mettant en danger certains et pas d’autres. Tout le monde n’a pas les mêmes contraintes vis-à-vis de leurs partenaires.

Nous voyons bon nombre d’opération personnelle ou de collectif sur la création de moyen de protection (grâce à nos imprimantes 3D, nous participons à cet élan pour la distribution aux personnels soignants) mais est-il adapté à un usage BTP ? Le corps médical est dans un espace cadré et sec, dans le BTP nous sommes en extérieur, sur une toiture, au fond d’une saignée….

Dans des conditions différentes de manipulation de pièces lourdes et encombrantes.

La reprise est un besoin pour tous, pour le moral et la continuité de son activité. Nous sommes aujourd’hui trop habitués à faire toujours pareil, dans ce contexte nous voyons nos faiblesses : la latence à changer et trouver des moyens efficaces pour faire notre travail.

Nous travaillons grâce à des serveurs cloud que nous critiquions sur leurs surconsommations et leur emplacement souvent douteux sur la confidentialité, mais sans eux que ferions-nous ? les vidéos conférences ont permit de garder le contact et de faire tout de même les réunions avec les personnes qu’autour d’une table dans un bungalow.

L’usage de robot, bien trop simpliste et de toute façon que pour une seule tache simplifiée.



Quelles sont pour vous les difficultés et obstacles que vous allez rencontrer dans les mois à venir ?


Le manque d’appro de matière auprès des fournisseurs qui ont peut-être cessés leur production, voir même leurs activités.

Nous sommes dans une période ou les trésoreries sont tendues et le moindre décalage est fatale à beaucoup. Un fournisseur qui achète la matière première avant confinement se retrouve avec une matière non payée pendant 3 mois, arrivera-t-il à tenir ?

Les études vont reprendre mais à quel rythme ? Ayant des chantiers partout sur le territoire, pourrons-nous nous déplacer librement et avec quel moyen ou rapidité.

Le risque humain, il est apprécié par chacun différemment mais il risque, et cela est compréhensible, d’avoir un retrait de certaines personnes par peur d’une contamination.

Il est aussi coutume de prendre des travailleurs étrangers (conforme à la loi bien sûr), mais qu’en sera-t-il des directives dans leur pays et leurs droits de circulation au sein de l’Europe

Cette situation nous force-t-elle à devoir changer et/ou améliorer nos méthodes sur le terrain ?


La question est vaste car doit-on la prendre en supposant que nous pourrions améliorer les conditions sur le chantier, par une fabrication plus importante dans les ateliers, qui eux ont peut-être un univers plus aseptisé et plus facilement maitrisable sur la sécurité des opérateurs.

Imaginons une pièce qui arrive dans un ensemble ou juste 1 personne et un conducteur d’engins de levage suffit, mais est ce possible pour tous les corps de métier ?

En tout cas ce qui sera un travail plus assidu sera la coordination entre les intervenants, nous aurons plus de timing et zone à respecter. Chacun sa zone et finir dans les temps pour libérer la place aux autres et là on risque de perdre du temps dans ces calages de planning.


Des outils de réalité augmentée, comme HORUS, peuvent-ils être une partie des solutions à apporter ?


HORUS, nous l’utilisons depuis un long moment sur le contrôle du chantier, ou la prise de conscience du travail à faire et des impacts entre les lots. C’est un outil convivial mais aussi de rapprochement autour de la maquette.

L’usage de cet outil demande une personne supplémentaire (utilisateur plus BE que terrain) et le rassemblement de personnes autour du support pour comprendre, analyser et intervenir.

L’outil numérique apporte une solution pour visionner et d’anticiper le travail à faire. Les acteurs se serviront des maquettes (enfin quand tout le monde auront compris le bénéfice évident du BIM) et aidera les méthodes, le coordo SPS sur les interventions sur chantier.

Changerons-nous nos méthodes ou précipiterons-nous dans la simplicité en faisant comme avant ?

C’est le temps de la remise en question, mais le « faire vite et bien » malheureusement reprendra le dessus.

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